Il y a deux semaines, j’ai vécu ce que tout parent ne souhaite pas vivre. Ce n’était pas moi le parent qui souffrait, mais j’arrivais à sentir sa souffrance, sa tristesse. Oui, je vivais sa peine. J’ai pleuré en la voyant. On a pleuré ensemble. Nous nous sommes consolées, mais c’était à moi de le faire. J’ai cherché mes mots.
J’étais au salon funéraire pour une amie d’école de mon fils, Gabriel. Une belle fleur encore toute jeune!
Je suis allée à d’autres funérailles pour des jeunes fleurs handicapées, des personnes que j’ai côtoyées, des élèves de mon école. Même si j’arrive facilement à comprendre la souffrance des parents, je trouve difficile d’exprimer des paroles réconfortantes, car il n’y en a pas vraiment…
En tant que parent vivant en symbiose avec notre enfant, on vit notre bonheur à travers de celui de l’enfant. Bien souvent, on passe deuxième. La relation est plus que fusionnelle, elle est inconditionnelle. L’amour entre eux l’est aussi. Nous sommes bien souvent parent avant d’être une personne. Ses besoins sont nos besoins. Ses désirs sont nos désirs. Cet enfant n’a qu’à nous regarder, notre cœur s’emplit d’un bonheur enivrant.
Cet enfant qui est la moitié du parent repose dans un cercueil, c’est comme si le parent n’était plus entier. Une partie a quitté…. La souffrance m’envahit. Et si c’était mon enfant… Ç’aurait pu être moi, la mère qui perd une moitié… Je ressens cette perte.
Oh, j’aurais pu lui dire que sa fille ne souffrira plus… Non, on ne veut pas entendre ça…. Quoi dire? Rien!
Je n’avais pas de mots, car moi aussi je pleurais… Tout ce que j’ai pu faire, c’est de prendre la mère dans mes bras, car tout en pleurant, je lui envoyais des tonnes d’amour… Je lui ai dit que j’étais là pour elle.
Toi, cher parent, je t’envoie une dose d’amour! Je t’aime! Prends soin de toi. Je suis là pour toi!
Ton amie,
Marie-Claude
Maman de Gabriel, un jeune homme ayant la paralysie cérébrale